Certains pleurent à chaudes larmes. D’autres restent mutiques face à la majesté du tableau : voir les gorilles des montagnes au Rwanda reste un privilège rare (il n’y a que 96 permis par jour) et pas donné (1500 dollars). Mais qui constitue l’expérience d’une vie. Dans le parc national des Virunga, il faut deux heures d’ascension à saute-ruisseau sur des pierres oblongues, puis se frayer un chemin dans une épaisse broussaille pour apercevoir, à 3000 mètres d’altitude, huit femelles et leurs progénitures, tapies dans les hautes herbes et les résineux, autour du mâle dominant, un « dos argenté » de plus de 200 kilos. Une rencontre qui dure quarante-cinq minutes chrono, où il faut porter un masque chirurgical, ne pas les toucher, ni croiser leur regard. Les rangers, qui communiquent avec les primates par onomatopées et grognements, se chargent d’apaiser l’ire des gorilles, qui peuvent soulever 800 kilos et dont le direct du gauche dans notre mandibule ferait de sacrés dégâts.
Avec les hippopotames qui s’ébrouent dans l’Okavango, les iguanes et les tortues terrestres des Galapagos ou la fantasia de poissons polychromes de Bora-Bora, les gorilles du Rwanda sont l’un des plus beaux spectacles vivants visibles sur Terre. Certes, il y a des grands singes aussi en Ouganda ou en République démocratique du Congo. Mais nulle part ailleurs une telle attention n’est portée au tourisme responsable. « Une partie de la dîme prélevée aux touristes est reversée aux populations locales [15 %, NDLR]. C’est un cercle vertueux. Dans les Virunga, les enfants des braconniers sont devenus des protecteurs des gorilles. Ils ont compris que le tourisme améliore la qualité de vie des montagnards », explique, à Kigali, la capitale, Michaëlla Rugwizangoga, responsable en chef du tourisme au Rwanda Development Board. Les primates ne sont-ils pas passés de 300 à plus de 1000 individus depuis cette politique exclusive ?
Avis aux amateurs, les permis sont rares et s’arrachent très longtemps à l’avance. « La saison compte deux pics, de juin à août puis de décembre à janvier », précise Tim Bilfinger, le directeur général du One & Only Gorilla’s Nest. Le groupe de Dubaï, spécialiste du tourisme ultraluxe, propose une « lifetime experience » dans un luxuriant paysage forestier de ficus, de rhododendrons et d’eucalyptus avec ses 21 lodges et suites perchés à 2300 mètres d’altitude sur 35 hectares. Dessinées par la star du design Hubertus Feit, les villas en bois sur pilotis (de 77 mètres carrés à 402 mètres carrés) incorporent de la pierre volcanique et des carreaux peints à la façon de l’imigongo, un motif géométrique traditionnel rwandais. Chaque bungalow est doté d’une terrasse XXL, d’une cheminée, d’une douche intérieure et extérieure et d’une baignoire en roche. Sans oublier le minibar garni de gins d’exception, vins sud-africains ou macarons faits maison.
Un tourisme haut de gamme
One & Only propose des transferts en hélicoptère depuis Kigali, ou son second lodge, Nyungwe House, ouvert en 2018 dans une plantation de thé, en bordure d’une forêt tropicale où vivent des chimpanzés. « Comme vous le voyez, nous avons pris le parti d’un tourisme haut de gamme avec de bas volumes en privilégiant l’expérience », précise Michaëlla Rugwizangoga. Il suffit de déambuler dans la capitale pour s’en convaincre. Gazons manucurés, collines arborées, routes bitumées, la capitale du Rwanda n’offre pas le charivari des mégalopoles africaines. Ici, les sacs plastiques sont interdits. On vous les échange contre des emballages en tissu dès l’aéroport. Difficile de penser que, voilà trente ans, l’un des plus terribles génocides de l’histoire (800000 morts en trois mois) y était perpétré.
Dans le quartier de Gisozi, un mémorial et un musée sensibilisent les visiteurs à ce drame que nul n’évoque. En trois décennies, le Rwanda a accompli un effort considérable pour renouer avec le tourisme. Kigali, qui a accueilli un congrès de la Fifa en 2023, est désormais le deuxième centre de conférences d’Afrique derrière Le Cap. À l’heure du surtourisme, le pays, qui, avec l’Akagera, possède aussi un parc où l’on peut apercevoir les « Big 5 » (lion, buffle, éléphant, rhinocéros, léopard) lors d’un safari, joue la carte de l’exclusivité et de l’ultrapremium. De Leonardo DiCaprio à l’animatrice Ellen DeGeneres, qui a ouvert un centre de préservation des gorilles, ou le pilote de F1 Lewis Hamilton, les « beautiful people » raffolent du Rwanda. Le « Petit pays » cher au rappeur-romancier Gaël Faye nourrit aujourd’hui de grandes ambitions.
S’Y RENDRE
Privilégiez RwandAir et ses vols directs Paris-Kigali plusieurs fois par semaine. À partir de 700euros l’aller-retour.
OÙ SE LOGER
À KIGALI, THE RETREAT BY HEAVEN
Le roi Charles y a résidé avec Camilla. Une oasis de calme au cœur de la ville. À partir de 590euros la nuit.
À GISAKURA, ONE & ONLY NYUNGWE HOUSE
En lisière d’une forêt tropicale dans une plantation de thé, des villas de luxe dans un environnement sauvage. À partir de 2400euros en pension complète. À KINIGI, ONE & ONLY GORILLA’S NEST Un havre de paix ultraluxueux, proche de l’habitat naturel des derniers gorilles de la planète. Une petite folie !
À partir de 6628euros, en pension complète.
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