Refuge de Sainte-Lucie : passez désormais le bac pour une escale magique au paradis naturel de Port-La Nouvelle

Le chemin de halage de la Robine, qui fait la jonction entre le canal du Midi et la ville de Port-La Nouvelle fait partie, fort logiquement, de l’Eurovélo 8, ce parcours cycliste qui lie la Grèce à Gilbraltar en Espagne. Chaque année, il est emprunté par des milliers d’amateurs de la petite reine.

Ces voyageurs pédaleurs ne sont pas les seuls à raffoler du site pépite du département de l’Aude, Réserve Naturelle Régionale : parfois passent des bateaux, souvent viennent des marcheurs à pieds. Mais le chemin de halage se trouvant sur la rive opposée au refuge de Sainte-Lucie, le détour imposé surtout quand on vient de l’écluse de Mandirac et de l’autre lieu emblématique qui héberge désormais le Parc Naturel de la Narbonnaise en Méditerranée, le Grand Castélou à Narbonne, peut être rédhibitoire.

« Gage de sécurité, moyen de traverser la Robine sans entraver la navigation des bateaux et promesse d’un accès simplifié »

L’affaire est désormais réglée et la « connexion » voulue par tous les acteurs, et financeurs, du refuge (État, Région, Conservatoire du Littoral, Département…) existe désormais. Il s’agit d’un bac à chaîne, comme l’on peut en voir dans les marais poitevins, qui permet de traverser le canal en quelques secondes. C’est donc désormais le modèle plus « méridional » et, comme l’a souligné ce mardi matin Murielle Ribot, déléguée adjointe du Conservatoire du Littoral en Languedoc-Roussillon propriétaire du refuge, un « gage de sécurité, un moyen de traverser la Robine sans jamais entraver la navigation des bateaux, même si elle est ponctuelle, et surtout la promesse d’un accès simplifié ».

Enjeux de fréquentation raisonnée pour préserver Sainte-Lucie

En effet, comme l’a rappelé Didier Codorniou vice-président de la Région et du parc naturel, entre le Grand Castélou et Sainte-Lucie, « ce sont 15 millions d’euros qui ont été investis », et quiconque est en droit d’en profiter ! Francis Morlon, vice-président du Département qui est évidemment partenaire de ce diamant touristique raisonné fut loin de le contredire et pour avoir testé un séjour en famille au refuge, en venant de Narbonne, avec à l’arrivée des enfants éreintées, s’est réjoui de ce raccourci résilient qui fonctionne à l’énergie humaine.

Cette reconnexion, Christophe Legendre, directeur de Fréry Concessions Publique, société gestionnaire du refuge pour cinq ans, souhaite qu’elle grandisse. En premier lieu pour faire vivre le site. Et en second lieu pour que les « anges gardiens » du refuge puissent s’y épanouir. « Nous avons ici cet avantage que tout est payé et la volonté qu’il soit accessible au plus grand nombre, aux scolaires, à des congrès d’entreprises, aux touristes et voyageurs est réjouissante. Nous voulons du monde, mais dans une mesure raisonnable, avec une jauge définie et les projets sont nombreux », dit-il. Et ce, à des prix surprenants.

Le bac à chaînes, qu’es aquo ?

Le Conservatoire du littoral qui a commandé ce bac, a fait appel à la société VB tourisme, spécialiste de ce type de bateau et installée en Charente-Maritime. Ses bacs ont fait l’objet d’une homologation par le ministre chargé des Transports. Le bac à chaînes est un bateau qui était très utilisé autrefois sur le Marais Poitevin pour traverser la multitude de canaux présents sur cet espace. L’utilisation est ludique et très simple : le bac est relié par chacune de ses extrémités à une berge du canal de la Robine via une chaîne. En tirant sur la chaîne reliée à la rive opposée le bateau traverse le canal. Si la plupart des bacs sont laissés à la libre utilisation des passagers, le Passe-Robine sera amarré côté refuge littoral afin de ne pas entraver la circulation des péniches sur la Robine. Un appel au refuge littoral (dont le numéro est indiqué sur un panneau) au moment de traverser permettra à Véronique ou Marc, les gardiens, de libérer le bac et de vous laisser traverser en toute sécurité !