Ils sont nés à Rodez, se sont mariés à Paris où ils ont fondé une belle famille et fait carrière. Maryse et René Blanc partagent aujourd’hui leur vie entre Le Vésinet et l’Aveyron dont ils gardent de tendres souvenirs de jeunesse.
Les plus anciens se souviennent peut-être de la station-service qui trônait en haut de l’avenue Victor-Hugo, à Rodez, tenue par la famille Salles. Maryse, leur fille, étudiait à l’école Jeanne-d’Arc, rue Béteille, à deux pas de là, avant d’entamer des études d’infirmière qu’elle achèvera à Paris. « J’aimais bien le milieu médical, j’aurais pu continuer dans ce secteur. » Elle sera finalement assistante sociale, au tribunal pour enfants, au ministère des Finances puis au sein de l’Éducation nationale, à la capitale où, à vingt et un an, elle partage un appartement avec des amis, « avant de rencontrer l’oiseau rare », se souvient celle qui fêtera bientôt ses quatre-vingt-treize ans le premier octobre prochain.
Rencontre lors d’une soirée aveyronnaise
Cet « oiseau rare », c’est René Blanc, de près de six ans son cadet. Lui aussi est Ruthénois. La famille est installée rue de la Fauvette, sa mère au foyer et son père employé à la mairie avant de devenir marchand de gros en quincaillerie pour la société Labex.
Le jeune René fréquente les bancs de l’école Cambon avant de poursuivre à Sainte-Procule.
Mais il quitte l’Aveyron à dix-huit ans pour rejoindre Paris où vit sa marraine. « Je ne me plaisais pas à Rodez », avoue-t-il. Embauché au service comptabilité de Pathé Marconi, il fréquente les soirées de la Ruthénoise, l’amicale des Aveyronnais de Rodez. « On se retrouvait souvent au Lutetia, un grand hôtel très connu. Les dames sortaient leurs toilettes et leurs bijoux. C’était le grand chic !, se souvient René Blanc. On était deux cents à trois cents personnes à chaque fois. » Tous deux évoquent ces rendez-vous, « la solidarité des Aveyronnais, toujours prêts à rendre service aux jeunes qui arrivaient de province. » Et se rappellent du président de l’amicale, le « père » Cellier, qui tenait un café, près de l’école militaire, et avant dans le quartier des Halles.
C’est dans ce cadre amicaliste que les deux Aveyronnais se rencontrent. Elle a vingt-huit ans, lui vingt-deux. « Elle m’attendait », plaisante-t-il. Les deux tourtereaux se marient en 1960, à Paris, dans l’église de la rue de l’Ouest, dans la XIVe, où le couple habite avant de s’installer rue de Charenton. Très vite, René Blanc est appelé sous les drapeaux. Deux années de service militaire, la première en France, la seconde en Algérie.
Mais le jeune couple ne perd pas de temps puisque la petite Véronique naît, cette même année. « J’ai eu une permission spéciale pour la naissance », se souvient le papa qui fait l’aller-retour en avion pour embrasser sa femme et sa première fille. Deux autres suivront, Agnès et Béatrice, nées en 1964 et 1969.
Une carrière de libraire
Quelques années plus tard, il ouvre une première librairie, « Le trèfle d’argent » à Montesson, où la famille s’installe dans une grande maison, puis une seconde, en 1987, joliment nommée « La plume enchantée » – reprise, à la fin des années 1990, par sa fille Agnès et son mari Jean-Bernard – au Vésinet, où le couple déménage finalement en 2010.
« La maison à Montesson était devenue trop grande pour nous deux, soulignent Maryse et René Blanc. Et puis il y avait des escaliers, et tout l’entretien… Les filles nous ont alors conseillé de prendre un appartement. » Maryse, retraitée à 55 ans, rejoint son mari à la librairie où ce dernier achève sa carrière.
Et depuis, le couple passe tous ces étés dans sa maison familiale de Moyrazès où il a souvent la joie d’y retrouver ses quatre petits-enfants et ses trois arrière-petits-enfants. Le village d’enfance de Maryse, où tous se retrouvaient, le dimanche, dans la ferme de Madiès qui appartenait à Joséphine, sa marraine, dite Finou. Et de se remémorer les « Noël à l’église, avec la lanterne ». Et des vacances dont elle garde de tendres souvenirs. Cette ferme vendue pour s’installer dans la vaste bâtisse, sur la place centrale, qui fut un temps pensionnat puis centre de colonie de vacances.
Ces étés en Aveyron rythmés par les bals de villages et les fêtes des amicales.
Installés en région parisienne où ils ont construit leur vie, Maryse et René Blanc sont toujours restés très proches de leur terre natale. « Tous les Noël, ma mère montait nous voir avec la dinde et le foie gras », se souvient Maryse. Et à Pâques, c’était les parents de René qui rejoignaient Paris.
Les amis aveyronnais de Paris
« Et tous les week-ends, il y avait des Aveyronnais à la maison. » Et d’évoquer les noms de l’abbé Soulié, vicaire de la cathédrale de Rodez – « Il me faisait le catéchisme », rappelle l’ancien libraire – qui a fondé la Cité des Fleurs, foyer situé dans le XVIIe arrondissement de la capitale, qui loge encore aujourd’hui de nombreux enfants du pays. Et Maurice Solignac, à l’origine de l’accueil des jeunes, à Paris, le bien nommé Oustal, dans le XIIe. Ou encore Michel Rayssac, président de l’amicale ruthénoise.
« Tous les amis de Paris étaient des Aveyronnais, souligne René Blanc. Des gens ouverts aux autres, accueillants… » Ce dernier qui a d’ailleurs reçu la médaille de la Ville de Paris des mains du maire d’alors, Bertrand Delanoë, un autre Aveyronnais.
Et les trois filles du couple ont aussi baigné dans cette culture, entre région parisienne et Aveyron. La benjamine, Béatrice, se souvient d’avoir dansé avec l’Escloupeto. « Cet esprit aveyronnais m’a beaucoup marquée », confie-t-elle.
Maryse et René Blanc, qui partagent aujourd’hui leur vie entre région parisienne et Aveyron, profitent grandement de leur retraite. « On a beaucoup voyagé, ça ouvre l’esprit. » Deux fois en Inde, la Russie, le Mexique, l’Afrique, deux croisières en Guadeloupe, la Turquie… « On est tombés sur des gens de Moyrazès dans le souk d’Istanbul ! », sourient-ils. « On a eu une belle vie, reconnaissent-ils. On n’a pas à se plaindre. »
Et à Moyrazès ? « On connaît tout le monde dans le village, il n’y a que des gens très gentils. C’est le paradis, pour nous ! »
Un paradis où se trouve le caveau de famille. « On veut être enterrés en Aveyron… »
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