Une chute des ventes
Florent Decroix (gérant des productions A gauche de la Lune) et ses équipes ont jeté l’éponge il y a quelques jours, non sans tristesse. C’est « un an de boulot » qui s’envole, et des milliers de spectateurs potentiels déçus. La cause de cette décision difficile, pour un festival créé en 2007 et seulement plombé par le Covid, en 2020 et 2021 ? « C’est surtout dû à une grosse chute des ventes sur l’édition 2024, explique le patron. On doit être à 2000 ventes de moins sur le premier jour du festival et à 1500 sur le 2e jour, on a donc anticipé un déficit à plusieurs centaines de milliers d’euros. Ce n’était pas raisonnable de maintenir, d’autant qu’on avait déjà peiné un peu en 2023. »
AGDL devra malgré tout éponger un déficit de près de 200 000 euros (avances prestataires, artistes, etc.), mais l’addition aurait été beaucoup plus lourde si le producteur avait tenté d’aller au bout. « Et heureusement, comme on a des relations de confiance avec nos prestataires, qui nous suivent depuis des années, on leur dit merci, ils ont vraiment joué le jeu », assure Florent Decroix. Les artistes, dont des têtes d’affiche comme Niska, Gazo ou Caballero & Jeanjass, « ont compris », eux aussi.
Analyser ce qui ne fonctionne pas (ou plus)
Autrefois disséminé dans plusieurs lieux de la métropole (« un modèle usé »), le festival a changé sa façon de voir les choses après le Covid : un lieu unique, la Halle de Glisse, et un basculement de la programmation vers les cultures urbaines, « un style musical qui marche extrêmement bien ». Ce n’est pas ce changement de cap qui est en cause.
« On est dans un contexte où les festivals semblent, au niveau national, galérer un peu en 2024 », décrypte Florent Decroix. « Il y a une tranche d’âge biberonnée aux festivals qui semble avoir plus de mal avec la formule, plus fatigante. Et pour un public comme celui des Paradis, plutôt des 16-25 ans, c’est moins dans leur ADN… » Gazo, pourtant à l’affiche des Paradis Artificiels, a par exemple rempli son futur Zénith (janvier 2025) en 48 heures. « Cette génération n’a pas forcément la culture festival. Elle est attachée à la spectacularisation des concerts, au côté événementiel, et se dit qu’en festival, il n’y a pas de guests, pas la même scénographie… »
Mais cette tendance ne serait pas la seule responsable. La question du prix, forcément, pèse. Le pass un jour des Paradis était fixé à 65 euros. « En 2024, on a eu une belle augmentation des frais de production et des cachets des artistes, concède Florent Decroix, donc on a répercuté cette hausse, et ç’a été compliqué pour ce public. » C’est l’une des données du problème, pas la seule.
Quid de 2025 ?
« On va laisser tranquille quinze jours », souffle le gérant, qui assure en revanche que la seconde édition de Bivouac, cet été au parc d’Olhain, aura bien lieu, parce que beaucoup plus modeste. Mais quid de l’édition 2025 des Paradis Artificiels ? « On ne peut pas le refaire comme ça. On doit se poser des questions sur le modèle, parce qu’en fait, on a l’impression que les gens cherchent plus de confort, et que la chose musicale n’est plus le seul truc recherché, c’est un tout. » On parle visiblement de charge mentale d’un festivalier : comment venir, où dormir, manger, se laver, etc. ? « Je pense aussi que la transition écologique va nous pousser à aller vers des événements moins gros, moins longs, ça doit nous apprendre à décroître. Économiquement, ce sera moins risqué. Je pense que c’est un phénomène qui va s’installer ».
La Ville sera intégrée à la réflexion : elle comptait fort sur l’événement, à destination d’un public jeune pas toujours facile à cibler, et avait investi en réalisant des améliorations sur la Halle de Glisse.
Comment se faire rembourser
Ceux qui ont réservé sur le site des Paradis Artificels seront remboursés automatiquement, d’ici maximum 15 jours/3 semaines. Idem pour ceux qui sont passés par le pass Culture. Reste ceux qui ont acheté dans les réseaux de billetterie plus classiques, type Fnac, See Tickets, qui devront se rapprocher de leur point de vente pour le remboursement. « Mais ce sera assez facile et efficace, on ne va pas rajouter une galère à la déception », promet Florent Decroix.
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