Marceline Bodier, bookstagrameuse et contributrice du groupe de lecture 20 Minutes Books, vous recommande « Les oiseaux se moquent bien du paradis » de Magali Discours, paru le 16 mai 2024 aux Éditions L’Archipel.
Sa citation préférée :
« J’aime bien croire que quelque chose de plus puissant se cache au soir des jours ordinaires. »
Pourquoi ce livre ?
- Parce que ce n’est pas l’histoire d’Icare, mais c’est quand même celle de Pierrot, un enfant qui a grandi comme un oiseau sur la branche, avec un rêve : voler. Malheureusement, les histoires d’hommes qui veulent voler, que ce soit pour approcher le soleil ou épater une fille, on sait bien que ça ne peut pas bien se terminer… même si ce n’est pas ce que vous croyez. Pour Pierrot, ce sera quand même « le rire et la transgression » ; et ça, ce n’est pas rien, n’est-ce pas ?
- Parce que ce n’est pas l’histoire de la Callas, mais c’est quand même celle d’une petite fille nommée Vanina parce que sa mère avait vu dans la chanson de Dave un signe envoyé par une première fille décédée avant la naissance de Vanina, Hortense. Hortense, « l’autre fille », comme dirait Annie Ernaux, qui a grandi avec ce même fardeau et a décrit comment elle a été « repoussée dans l’ombre tandis que [sa sœur disparue planait] tout en haut dans la lumière éternelle ». En d’autres termes, la sœur a été la seule qui « ne trahirait jamais [ses parents] », dit Magali Discours : lourd fardeau…
- Parce que Pierrot et Vanina étaient certainement faits l’un pour l’autre, eux qui ont grandi ensemble dans un « jardin d’Éden ». D’ailleurs, dès l’enfance, c’est Pierrot qui a rebaptisé Vanina en « Vanille ». Symbole fort de renaissance possible, ou condamnation à la trahison ? On ne sait pas trop, et d’ailleurs, quand le roman commence alors que Vanille approche de la quarantaine dans l’épicerie que Pierrot et elle ont achetée, la vie n’est que relecture du passé. Que s’est-il finalement passé entre ces deux-là ?
- Parce que vous avez lu Fidèle au poste d’Amélie Antoine, ou encore Bettý d’Indriðason ? Au milieu de ces livres, et non pas à la fin, il y a une révélation qui change toute la perspective de l’histoire et donne envie de relire tout ce qu’on vient de lire, à la recherche des raisons pour lesquelles on s’était laissé mener en bateau par l’art de l’autrice ou de l’auteur. J’adore ce sentiment… quel plaisir de le retrouver, avec un contenu qui vous surprendra même si j’en évoque l’existence ici, dans Les oiseaux se moquent bien du paradis !
- Parce que Magali Discours a une plume et un sens de la formule qu’on aime retrouver dans chacun de ses livres. Elle manie les malentendus, donnant toujours à ses personnages une raison de croire ce qu’ils ont envie de croire même si le lecteur sait bien qu’il y a erreur, et vice-versa. C’est très doux, ça se moque bien du paradis… et rassurez-vous, ça n’empêchera pas le livre de finir avec des personnages « seuls au monde, comme au premier matin de l’humanité ».
L’essentiel en 2 minutes
L’intrigue. C’est l’histoire de Vanille, qui rêvait de chanter, et de Pierrot, qui rêvait de voler. Ils ont grandi en réunissant leurs deux rêves et en se projetant dans leur vie future, quand ils se marieraient. Et puis ils se sont mariés… et je ne vous en dis pas plus. Drôles d’oiseaux, quand même…
Les personnages. C’est une histoire de couples : faites vos jeux entre Wilhem, Constance, Vanina-Vanille, Pierrot, Rosa, Totor, Sam, Petula ! Mais il y a aussi Mirella, Violette… et Hortense. Et puis il y a des oiseaux, beaucoup d’oiseaux, à commencer par un magnifique flamant rose lumineux. Et pourquoi pas ?
Les lieux. Comme vous avez compris qu’il y a beaucoup d’oiseaux, vous préféreriez sans doute qu’il n’y ait pas trop de cages… mais hélas, chacun a la sienne. Jusqu’à ce qu’un enfant donne des raisons de retrouver une clé perdue. Et là… alors là, tout devient possible !
L’époque. Est-ce que l’époque a une importance lorsqu’une histoire se déploie entre rêves de l’enfance et réalité, quand une fille est élevée par des parents qui la regardent et en voient une autre, surgie du passé, et que hélas ils ne sont pas les seuls à regarder, mais refuser de voir ? Je ne crois pas…
L’auteur. Magali Discours est prof d’italien le jour, écrivaine la nuit. Pas mal pour une autrice qui explore à la fois la transmission et la mémoire conscientes, et les zones d’ombre et les héritages inconscients… Son lectorat grandit chaque année, et ce n’est pas avec son nouveau roman que ça va s’arrêter !
Ce livre a été lu avec le bonheur de retrouver Magali Discours comme tous les ans en mai, pour le mélange de légèreté et de gravité dont elle a le secret. Avec bien sûr une petite dose d’Italie : « – Tu ne disais pas que pour aller à Venise, il fallait être amoureux ? – Je n’ai pas changé d’avis. »
Pour acheter ce livre sur Amazon
Vous voulez nous recommander un livre qui vous a particulièrement plu ? Rejoignez notre communauté en cliquant ici
Cette chronique est produite du mieux possible. Pour toute observation sur cet article concernant le sujet « Le paradis » merci d’utiliser les coordonnées indiquées sur notre site internet. Le site le-paradis.net a pour but de créer diverses publications sur le thème Le paradis éditées sur le net. Cet article parlant du thème « Le paradis » fut trié sur internet par les rédacteurs de le-paradis.net Très prochainement, nous présenterons d’autres informations pertinentes sur le sujet « Le paradis ». En conséquence, consultez de façon régulière notre site.