On n’en a jamais tout à fait fini avec Scott et Zelda Fitzgerald. Avec leur gloire, ni leur légende. Seulement voilà, d’avoir formé l’un des couples les plus glamours du siècle passé a pour revers de la médaille de les exposer à une suite d’interprétations fallacieuses où parfois la mauvaise…
On n’en a jamais tout à fait fini avec Scott et Zelda Fitzgerald. Avec leur gloire, ni leur légende. Seulement voilà, d’avoir formé l’un des couples les plus glamours du siècle passé a pour revers de la médaille de les exposer à une suite d’interprétations fallacieuses où parfois la mauvaise foi le dispute à la sottise. Leur vie fut grandiose et déchirante, leur mémoire sera trop souvent bousculée. Ainsi, de la théorie qui, sous couvert de féminisme, voudrait que Zelda eût été la victime innocente de son mari qui encouragea sa détresse pour le seul bénéfice de son œuvre.
Souvenons-nous par exemple qu’en France, cette présentation spécieuse des choses de la vie de ce tandem, supposément désaccordé, eut les faveurs du prix Goncourt accordé en 2007 au hautement fantaisiste « Alabama song » de Gilles Leroy. C’est si tentant sans doute, face à ces deux détresses, de se payer sur la bête…
« Du mieux que nous avons pu »
La vérité serait donc ailleurs ? Pour s’en convaincre, il suffit de revenir sans préjugé à eux, c’est-à-dire de les lire. Une partie de leur correspondance fut publiée en France il y a déjà une quarantaine d’années. Celle-ci nous parvient aujourd’hui, largement inédite et presque complète, dans un fort volume, bouleversant et passionnant, « Dear Scott, dearest Zelda », introduit par la propre petite-fille des Fitzgerald, Eleanor Lanahan.
Cette correspondance s’étend de leur rencontre en 1918 dans un bal à Montgomery où le jeune officier Scott, endeuillé d’une guerre qu’il ne fera finalement pas, rencontre cette jeune femme insolente du sud, fille d’un austère juge, jusqu’à 1940, alors que tout est consommé depuis longtemps, lorsque à Hollywood, le cœur trop éprouvé de Scott lâche. Pour mémoire, Zelda ne lui survivra que quelques années, brûlée vive dans l’incendie de son hôpital psychiatrique. 90 % des lettres recensées ici sont de Zelda à Scott, toutes sont d’une même ferveur et d’une identique tension.
Dieu vomit les tièdes, jamais, ils ne le furent. Toujours les reproches qu’ils peuvent s’adresser s’effacent au profit de leur amour. Pas facile de s’aimer à travers les années lorsque l’une est gravement schizophrène et l’autre absolument alcoolique… Mais quoi, il faut vivre, aller de l’avant, s’occuper de Scottie, leur fille adorée. Scott dans le doute et l’angoisse (l’argent qui manque, la volonté d’être convenable), s’épuise. Zelda s’égare, s’inquiète. C’est de plus en plus pour eux, « l’autre côté du paradis ». C’est ni avec toi ni sans toi. C’est le livre de l’intranquillité. Zelda à Scott, en août 1936 : « Et nous avons vécu heureux, heureux – du mieux que nous avons pu. » Rendons enfin grâce à la vaillance de ces amants magnifiques.
« Dear Scott, Dearest Zelda. Lettres d’amour 1918-1940 », de Francis Scott et Zelda Fitzgerald, traduit de l’anglais (États-Unis) par Véronique Béghainn éd. du Rocher, 624 p., 30 €, ebook 20, 99 €.
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