Perchée à 5 300 mètres d’altitude, La Rinconada, au Pérou, éprouve ses habitants qui vivent dans des conditions de vie extrêmes. Dans cette ville située dans la cordillère des Andes, tout est beaucoup plus compliqué qu’ailleurs : l’accès est difficile, il n’y a pas d’eau courante, le réseau électrique est faible, le réseau d’égouts inexistant et la végétation absente. Surtout, il y a deux fois moins d’oxygène qu’au niveau de la mer. Si les 50 000 habitants de cette cité minière à la frontière de la Bolivie se sont globalement adaptés à ces conditions de vie éprouvantes pour l’organisme, cette vie à 5 300 mètres – plus haut que le mont blanc ! – n’est pas sans conséquences pour l’organisme : troubles du sommeil, nausées, maux de tête sont fréquents. D’ailleurs, près d’un quart de la population locale a développé un état pathologique, conséquence du manque d’oxygène : le mal chronique des montagnes.
Au-delà de 5 000 mètres, les scientifiques ont souvent pensé que la vie humaine permanente était impossible. Une théorie mise à mal par les habitants de La Rinconada qui réussissent à vivre à cette altitude vertigineuse. Intrigués par cette population défiant les lois de la nature, une équipe de scientifiques a mis le pied au Pérou en 2019 pour réaliser plusieurs tests, mesures et prélèvements sur des volontaires pour étudier les effets de la diminution de la quantité d’oxygène sur la population. Baptisée Expedition 5300, ce programme de recherches a mis en lumière des capacités d’adaptation hors du commun chez les Péruviens.
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« Nous venons de trouver ici 85% de taux d’hématocrite dans le sang d’un travailleur de la mine, c’est hallucinant ! En France, n’importe qui avec un tel taux serait déjà mort d’une crise cardiaque ou d’une hémorragie cérébrale », s’étonne Samuel Vergès, chef de l’expédition, dans des propos rapportés par Le Monde. Encore en 2024, les chercheurs continuent leurs recherches avec notamment l’inauguration d’un nouvel axe de recherche dédié à la santé des enfants en haute altitude.
L’arrivée de l’électricité dans la cité minière conjuguée à la flambée du cours d’or – il a quintuplé en vingt ans – poussent des milliers de mineurs à braver les conditions extrêmes pour trouver le métal tant convoité. Exposés à des gaz toxiques, des Péruviens venus de tout le pays risquent leur vie tous les jours dans des tunnels instables en caressant le doux espoir de faire fortune un jour ou l’autre. « Les conditions de vie à La Rinconada nuisent à la santé des travailleurs et empoisonnent le paysage andin. Cela n’empêche pas les acquéreurs et raffineurs des États-Unis, de Suisse et d’autres pays d’en acheter l’or », affirme National Geographic.
Dans cette ville minière, les propriétaires des nombreuses mines ont mis un système d’exploitation propre à cet endroit hors du commun : le « cachorreo ». Concrètement, les mineurs travaillent la majeure partie du temps gratuitement sans avoir le droit de récupérer leur dû. Le fruit de leur travail leur revient uniquement un ou deux jours par semaine. Mieux vaut donc découvrir la pépite d’or le bon jour.
Dans cette localité minière, contrôlée par entreprises minières illégales, l’insécurité règne en maître. Vols, agressions et même meurtres sont monnaie courante à proximité des bars et des boîtes de nuit fréquentés par les mineurs. Ammar Kandil, cofondateur de la chaîne YouTube Yes Theory (9 millions d’abonnés), a passé 24 heures à La Rinconada. Ce voyageur chevronné a qualifié cette expérience comme « la plus effrayante » de toutes dans une vidéo vue plus de 7 millions de fois. « C’est ce qui arrive lorsque 50 000 personnes s’installent dans un endroit où elles ne sont pas censées aller sans l’infrastructure nécessaire pour pouvoir y vivre et avec une activité minière illégale partout », décrit-il dans sa vidéo de trente minutes. Pendant son périple, le youtubeur a aussi noté la forte pollution de l’eau au mercure, mettant en danger la vie des locaux. On comprend mieux son surnom de « paradis du diable ».
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