C’est un quartier à part, isolé du reste de Lyon et souvent décrit comme une bulle dorée à l’écart du bruit et de l’animation du centre. La Cité internationale, cet immense « bâtiment-rue » situé le long du parc de la Tête d’or dans le 6ᵉ arrondissement, accueille aussi des logements. On a rencontré ses habitants qui décrivent tous un « paradis », même si certains trouvent quelques défauts à cette ville dans la ville vendue comme idéale.
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« Un quartier cocon, on est un peu privilégié, à part »
Virginie, 42 ans, voulait absolument rester à la Cité internationale. Cette Lyonnaise « de naissance » est tombée amoureuse du quartier imaginé par l’architecte star Renzo Piano. Il y a plus de 13 ans, elle s’installe dans un immeuble de la cité avec son compagnon.
« On a trouvé en location un logement en duplex assez neuf qui avait quelques années. J’avais quelques appréhensions puisque je vivais place de la Croix-Rousse puis Cours Vitton (6ᵉ) qui étaient animés. »
La Lyonnaise, qui travaille dans le secteur bancaire, a bien des clichés en tête en arrivant : un quartier « mort », « bourgeois » et peu commerçant.
Finalement, le couple et leur enfant ont rapidement adopté le quartier. « Nous avons d’abord vécu dans un logement intermédiaire d’un bailleur social puis on a adopté ce secteur. Il y a absolument tout. »
La petite famille payait 1 040 euros/ mois pour 71 m² en duplex, deux box et une terrasse. « Un prix imbattable dans ce secteur », sourit Virginie, attablée devant un café chez « Class’croûte », l’un des rares petits commerces de proximité.
C’est un quartier cocon, on est un peu privilégiés. Contrairement à ce qu’on peut penser, il n’y a pas que des gens riches ici. C’est un quartier un peu « village » avec des gens sympathiques, respectueux. Un quartier apaisant. Le jour où on envisage de déménager, ce serait pour partir définitivement de Lyon.
« L’accès est facile, c’est bien desservi »
De son côté, Danielle vit depuis 19 ans dans la Cité internationale. Pour cette retraitée dynamique, c’est « une chance folle de vivre dans un endroit réalisé par un grand architecte ». « On a la chance d’avoir ça au bord du parc de la Tête d’or, c’est agréable d’y vivre avec le parc, le musée d’art contemporain et le cinéma. »
« L’accès est facile, c’est bien desservi et y a aussi beaucoup de parkings pour s’y stationner », souligne-t-elle.
Les parkings sont souvent cités comme des atouts par les riverains : selon eux, il faut systématiquement une voiture pour faire ses courses du quotidien. « Il y a bien eu une petite épicerie quelques années, mais elle n’a pas tenu », regrette Virginie.
Le « manque de commerces » du quotidien
S’il y a bien un sujet qui fait débat chez les habitants de la cité — environ 900 seulement — c’est bien l’offre de commerces.
Certains pensent qu’il manque un supermarché, des boulangeries et quelques services du quotidien. « Je fais mes courses chez Auchan Caluire, directement en voiture. Les boulangeries, c’est dans le cœur du 6e, bon, c’est vrai que ça manque ici », poursuit la mère de famille.
« Le manque de commerces, c’est une excuse », sourit Danielle. « On ne fait pas nos courses tous les jours, il y a la livraison », dit-elle. Un autre habitant abonde : « Les gens ici ne viennent pas pour les commerces, ils le savent, on veut le calme le plus absolu. »
Les habitants peuvent tout de même compter sur plusieurs cafés, un salon de coiffure, un bureau de tabac-maison de la presse, de nombreux restaurants, des bars, une boulangerie, des médecins et cabinets…
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Le parc de la Tête d’or, « notre jardin »
Les habitants sont en tout cas unanimes sur le parc de la Tête d’or, un atout à prix d’or. « C’est notre jardin que nous n’avons pas à entretenir », s’amuse Danielle qui fait référence à New-York. « On a l’impression de vivre au bord de Central Park, c’est trop bien. Je vais m’y promener avec ma petite-fille. »
« On dit beaucoup qu’on va dans notre jardin ! On le connaît par cœur. J’allais y promener ma fille régulièrement quand elle était petite. Ce parc est un énorme atout. On a des portes d’entrée en bas de chez nous », se réjouit aussi Virginie.
Un cinéma, un musée, un centre des congrès et beaucoup de bureaux
Les riverains de la Cité internationale sont en tout cas satisfaits d’avoir autant d’offres de loisirs et de culture à cinq minutes à pied à peine. Ils peuvent compter sur le cinéma UGC, le Musée d’art contemporain (MAC), une salle de sport, le centre des congrès où se déroule bon nombre d’événements (salons, expositions…), et la Salle 3000 qui accueille concerts et spectacles.
Mais dans l’immense rue piétonne couverte, ce sont surtout des bureaux qui sont implantés. « Il y a une impression de cité dortoir avec du dynamisme en matinée et à midi, mais en soirée, c’est quasi mort », souffle un habitant. Il y a bien le cinéma et des restaurants, mais ils sont surtout fréquentés par la clientèle d’affaires. Des habitants aimeraient pour certains plus d’animations.
Un projet est bien en préparation pour les 30 ans de la Cité internationale, selon Julien Nemoz, secrétaire général du MAC. La Ville, la Métropole et des acteurs privés préparent trois jours de festivités fin août 2025 avec des concerts classiques, électro, une exposition géante en plein-air et une trattoria géante. « De quoi attirer 10 à 20 000 personnes et faire connaître la Cité très largement. »
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Des rats, stationnement sauvage : des petits tracas du quotidien à traiter
Mais la Cité internationale n’échappe pas aux petits problèmes du quotidien « qu’il faut absolument régler pour préserver notre mode de vie », insiste Danielle.
Des rats sont signalés par les habitants, du stationnement sauvage côté quai Charles-de-Gaulle empoisonne leur vie « car les gens veulent échapper aux prix des parkings » même si les tarifs ont récemment baissé.
Certains évoquent des problèmes de poubelles ou de propreté « comme ailleurs à Lyon ».
L’installation du club de strip-tease Bus Paradise en 2022 en plein cœur de la cité est surveillé de très près. « Cela a fait un peu changer la fréquentation, mais rien de bien méchant », selon Virginie.
Elle déplore juste des soirées « sans fin et bruyantes » cet été au bar du musée. « Il y a une faune nouvelle, les pelouses étaient jonchées de déchets et de gobelets, certains urinaient dans le jardin de la crèche pour enfants. Il y a eu des fêtes très bruyantes. On espère que ça n’aura pas lieu cet été. »
Immobilier à la Cité internationale : peu de biens à vendre
Si Virginie a pu trouver une petite pépite de 75 m² à 418 000 euros avec un garage double et une terrasse de 12 m², c’est un cas assez rare à la Cité internationale de Lyon.
« Il y a très peu de logements à vendre à la Cité internationale », constate Romain Billard, directeur de l’agence Lyon Sotheby’s, agence immobilière spécialisée dans le luxe et élu LR à Lyon. Selon lui, les rares appartements sur le marché s’échangent en secret sans passer par les agences.
« Dans les prochaines années, il faut se préparer à un turn-over beaucoup plus élevé avec des occupants âgés qui ont acheté sur plan et qui vont partir. » Les acquéreurs recherchent de la discrétion, des belles vues, des terrasses et le parc, selon lui.
« Au niveau des prix, ça ne bouge pas. » Il faut compter en moyenne 6 000 euros le m2 et ça dépend de la prestation. Un dernier étage avec une terrasse magnifique et vue sur le parc peut monter à 7, 8 ou 10 000 euros. « Le côté parc est plus cher que le côté Charles-de-Gaulle, car c’est un peu plus bruyant », selon Romain Billard.
Des prix bien plus élevés que la moyenne lyonnaise.
« C’est un quartier qui est resté très international avec beaucoup de CSP+, une bonne partie vote à droite, ça n’a pas beaucoup changé », s’amuse l’élu.
Le quartier est en tout cas l’un des plus riches de Lyon avec un revenu moyen de 61 013€/an par ménage. Et les habitants que nous avons rencontrés comptent bien « préserver » ce secteur « cocon » en plein cœur de la ville…
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