A deux pas du foisonnement d’Avignon et de son Palais des Papes, le Prieuré de Villeneuve-les-Avignon est un havre de paix. Edifié en 1332, il abrite aujourd’hui Le Prieuré-Baumanière, un hôtel bucolique labellisé Relais & Châteaux et un restaurant étoilé au Michelin. Sous les tilleuls et glycines, le lieu invite à la déconnexion et à l’épicurisme.
Le Prieuré, un vrai lieu chargé d’histoire
Hôtels, restaurants, chambre d’hôtes… Nombreux sont les lieux qui se targuent d’être « chargés d’histoire ». D’avoir résisté aux affres du temps tout en ayant hébergé des hôtes de prestige ou traversé une ribambelle d’aventures. Mais tous ceux qui avancent ces arguments ne peuvent pas rivaliser avec l’histoire du Prieuré-Baumanière.
Car avant d’accueillir les visiteurs comme il le fait depuis 2007, l’édifice a été érigé dès le 14e siècle. En 1332 précisément. Il s’agissait alors d’un palais appartenant au Cardinal Arnaud de Via, neveu du pape Jean XXII. Peu avant sa mort, il décide d’en faire don à des chanoines, en vue d’y fonder un prieuré.
Il faut dire que la région avignonnaise est évidemment très marquée par l’histoire religieuse. Une simple balade dans les charmantes ruelles de Villeneuve suffit à comprendre l’influence qu’a pu avoir la papauté, avec la présence d’une Chartreuse (qui abrite aujourd’hui le Centre national des écritures du spectacle) ainsi que de la Collégiale Notre-Dame. Au milieu du 14e siècle, le Prieuré lui-même est prolongé d’un cloître et d’une chapelle.
Mais la promenade dans le village nous guide « forcément » vers un autre édifice emblématique de Villeneuve, le Fort Saint-André. Lui aussi a été bâti au tout début du 14e siècle, à la demande de Philippe le Bel afin d’affirmer « la puissance royale face aux terres de l’Empire et des papes d’Avignon ». Depuis le sommet du mont Andaon, où se trouve le fort, la vue sur le célèbre palais offre un superbe panorama.
Aujourd’hui, heureusement, plus de guerre des clochers ni de quelconque volonté belliqueuse : Villeneuve-les Avignon est une cité de caractère qui ne manque pas d’attrait pour les touristes, autant pour ses bâtiments historiques que pour ses commerces ou ses collages poétiques qui ornent de nombreux murs (dans le cadre du festival Les Rencontres d’Aubergine). Et pour un séjour prolongé, Le Prieuré-Baumanière s’avère évidemment être une destination de premier choix.
Une clef + une étoile = une double récompense au Michelin
Après son passé religieux, le Prieuré est devenu une hostellerie de tourisme en 1943, aux mains de la famille Mille. Trois générations plus tard, en 2006, l’établissement est racheté par Geneviève et Jean-André Charial, déjà propriétaires de l’Oustau Baumanière, aux Baux-de-Provence.
Pour y insuffler ce fameux « esprit Baumanière », six mois de travaux de rénovation et de décoration sont entrepris, avant la réouverture de l’hôtel en 2007, géré par Alexandre Favier. Autour du jardin de curé et des treilles de glycine, les 25 chambres et la douzaine de suites sont répartis entre 3 bâtiments distincts, le Prieuré et le Chapitre d’une part et l’Atrium, plus contemporain, d’autre part. Celui-ci jouxte l’immense piscine qui invite clairement à la baignade… quand le mistral ne fait pas des siennes !
A l’intérieur, la décoration met en valeur le passé de la demeure, mais avec de nombreuses touches contemporaines. C’est particulièrement vrai dans notre (immense) chambre du dernier étage, la « Chambre Nue », avec son lustre à pampilles, sa sculpture mettant en valeur un avantageux fessier ou encore des clichés du photographe Lucien Clergue.
Récompensé d’une clef dans le nouveau guide Michelin 2024 dédié à l’hébergement, avec la promesse d’un « séjour singulier », Le Prieuré-Baumanière fait honneur à sa réputation et à celle de ses propriétaires.
Mais à l’heure du dîner, c’est le savoir-faire d’un autre homme qui doit permettre de rendre le séjour inoubliable. En l’occurrence le chef Christophe Chiavola, qui propose au menu « une cuisine d’instinct, épurée et de saison… aux notes méditerranéennes et florales avec une pointe d’acidité ». Arrivé en Provence en 2013, il officie d’abord au Hameau des Baux avant de décrocher une étoile au Château de Massillan, à Uchaux, dans le Vaucluse. Après un break d’un an pour se ressourcer, il rejoint le Prieuré-Baumanière, orphelin de chef, au printemps 2023. L’occasion pour lui et son équipe de repartir d’une page blanche et d’écrire un nouveau chapitre, récompensé par une nouvelle étoile au guide rouge tout juste 6 mois plus tard.
Sa façon d’appréhender la cuisine gastronomique traduit sa passion : « C’est un spectacle, du théâtre, les clients doivent se dire ‘wahou’ ! Je veux proposer une cuisine qui me ressemble, osée et très épurée. L’objectif est d’apporter un renouveau tout en gardant l’ADN de Baumanière : la Provence. » Et quand on essaie d’insister pour lui demander ce qui fait sa spécificité, sa réponse peut prêter à sourire : « Je crois que je n’ai pas trop d’identité, je mets juste dans l’assiette ce que j’ai dans le cerveau ! »
Et ça marche ! Dans l’assiette, « l’effet waouh » est bien là lorsque l’on découvre sa langoustine en croûte soufflée. Et l’enthousiasme n’est pas que visuel : les papilles et le palais sont aussi à la fête ! Pour suivre, le « Retour de Petit Bateau » avec son poisson cuit en douceur, son petit pois yuzu et son croustillant au ponzu s’avère être un coup de coeur (avec son arête faite en pâte de sardine à l’encre de seiche), mais le boeuf maturé et sa sauce miso puis le dessert d’agrumes rivalisent sans peine.
La carte des vins mérite aussi d’être étudiée (premiers prix à partir de 30 euros), d’autant que le restaurant est l’un des rares à proposer à partir du printemps un vin sans alcool 100% chardonnay !
A midi, le déjeuner bistronomique de la Petite table du Prieuré est au moins aussi appétissant, avec son taureau de Camargue en carpaccio ou sa truite de mer confite. Qu’il doit être bon de savourer un tel repas sous les glycines…
Plus traditionnel qu’un établissement comme le Clair de la Plume à Grignan, le Prieuré-Baumanière de Villeneuve-les-Avignon demeure une adresse d’exception en Provence. Un hôtel où l’on se sent protégé des regards indiscrets et des hordes de touristes qui déferlent sur le Palais des Papes et un restaurant qui nous offre un superbe aperçu de la gastronomie provençale contemporaine.
🛏️Le Prieuré-Baumanière, 7 Pl. du Chapitre, 30400 Villeneuve-lès-Avignon
Chambres à partir de 282 euros la nuitée.
🍴Restaurant gastronomique *
Menu découverte en 5 services à 95€, menu Dégustation en 7 services à 130€, propositions à la carte.
Au déjeuner, menu entrée-plat-dessert à 58€, plat à la carte à 31€.
Merci à l’agence DK Consulting pour nous avoir permis de découvrir Le Prieuré-Baumanière à Villeneuve-les-Avignon.
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