À 8 km du cœur de Trieste, à l’extrémité nord-est de l’Italie, le château de Miramare rappelle le souvenir de l’archiduc Maximilien de Habsbourg qui le fit bâtir. Un paradis sur l’Adriatique, alors en terre autrichienne, qu’il quitta à jamais pour un destin mexicain qui s’avéra tragique.
Un rêve de Maximilien devenu réalité
C’est en 1855 que l’archiduc Maximilien d’Autriche décide de se faire construire une résidence entourée d’un vaste parc à la pointe du promontoire de Grignano, baigné par la mer Adriatique. Un site magnifique qu’il a découvert en bateau, alors qu’en tant que contre-amiral, il commandait la flotte de la Marine autrichienne basée à Trieste. Le frère cadet de l’empereur François Joseph – l’époux de Sissi – rêvait de longue date d’un tel château dominant la mer, à l’image de ceux qu’il avait pu découvrir en Espagne.
Maximilien et son épouse Charlotte investissent les lieux fin 1860
La première pierre de ce bâtiment en pierre blanche d’Istrie, conçu par l’architecte autrichien Carl Junker, est posée le 1er mars 1856. Maximilien qui, depuis, a épousé la princesse Charlotte de Belgique, l’unique fille du premier roi des Belges Léopold Ier – laquelle lui a apporté une dot fort appréciable pour ce projet architectural – et a eu un très court règne de vice-roi de Lombardie-Vénétie -, peut s’y installer à Noël 1860, après que lui et sa femme aient d’abord séjourné dans le castelletto, un petit château situé dans le parc.
Le couple occupe d’abord uniquement le rez-de-chaussée, où se trouvent leurs appartements privés, le temps que tous les agencements intérieurs de l’étage et notamment les pièces d’apparat soient achevés.
Un lieu qui témoigne du goût très personnel de Maximilien
Dans son livre consacré à Charlotte et intitulé « L’impératrice des adieux », le prince Michel de Grèce évoque l’hétéroclisme du décor intérieur, soulignant néanmoins que celui-ci garde une certaine unité, « ne serait-ce que dans l’opulence ».
« On y trouve de l’« altes deutsch » – le style Renaissance allemand, lourd et sombre -, du Tudor, du néo-gothique, du victorien, du Napoléon III ; on voit des portes magnifiques arrachées à quelques monastères, des meubles tarabiscotés du XIXe siècle, quelques splendides témoignages de l’ébénisterie des siècles passés ; on admire des tentures opulentes, des soieries aux tons délicats, beaucoup de dorures, des bronzes, des bustes en marbre, les inévitables portraits de famille, des œuvres de paysagistes contemporains. À côté de quelques bons tableaux anciens, s’entassent les bibelots, les souvenirs exotiques, les livres », décrit-il, ajoutant : « Décidément, Maximilien, l’inventeur de ce blanc château, possède un goût peut-être discutable, mais très reconnaissable, très personnel ».
Un parc marqué lui aussi par l’archiduc
Passionné de botanique, l’archiduc Maximilien règne aussi sur les jardins du château et son parc. Un espace de 22ha qu’il fait planter de toutes sortes d’essences typiques de la Méditerranée et où il tente d’acclimater diverses plantes rapportées de ses voyages, lorsqu’il était dans la Marine.
Le lieu d’un serment qui lui sera fatal
C’est dans la salle du trône du château de Miramare que Maximilien scelle son destin le 10 avril 1864. Ce jour-là, lui et son épouse prêtent serment, devenant officiellement empereur et impératrice du Mexique, à l’instigation de Napoléon III. Il perdra la vie à seulement 34 ans dans ce pays d’Amérique du Nord qu’ils rejoignent aussitôt, fusillé trois ans plus tard par les insurgés républicains, sans avoir jamais revu Miramare.
Quelles autres têtes couronnées y ont habité ?
Au tout début des années 1930, le gouvernement italien décide d’affecter le château de Miramare de Trieste, comme résidence, au duc Amédée de Savoie-Aoste – petit-fils du roi Amédée Ier d’Espagne et lui-même futur vice-roi d’Éthiopie – et à sa famille. Son épouse la princesse Anne d’Orléans – l’une des filles du prétendant orléaniste au trône de France – y donnera naissance à leur deuxième fille, Marie-Christine, le 12 septembre 1933.
Des occupations militaires successives
Finis les occupants du Gotha. Fin 1945, les troupes néo-zélandaises s’installent au château, suivies des Britanniques. Puis, de 1947 à 1954, le lieu est le QG de de la garnison américaine Trieste United States Troops (TrUST).
Un lieu ouvert au public depuis 1955
Après le départ des militaires, une restauration du château, du castello et du parc s’impose. Elle est menée par la Surintendance pour les biens historiques, artistique et ethno-anthropologique de la province du Frioul et de Vénétie Julienne qui gère les lieux, transformés en musée et ouverts au public depuis 1955.
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