Laurent Ournac n’est pas si éloigné de son personnage de Tom Delormes, patron du camping Paradis dans la série qui porte le même nom sur TF1 depuis 18 ans. Jovial, bienveillant, affable, Laurent Ournac reçoit à quelques encablures de la montée des marches qui lance les festivités de la septième édition de Canneseries. Alors que « Camping Paradis » cartonne toujours autant – 4,5 millions de téléspectateurs en moyenne – Ournac raconte cette drôle d’aventure cathodique tout en regardant devant lui.
La série a 18 ans, bientôt 20, mesurez-vous la longévité de ‘‘Camping Paradis’’?
On s’en rend compte quand on revoit les vieux épisodes (rires). C’est une aventure incroyable, c’est comme une histoire d’amour. Cela fait 15 ans que je suis avec ma femme, et 18 ans que je fais ‘‘Camping Paradis’’, j’ai plus connu la série que ma propre épouse. C’est une chance incroyable dans la carrière d’un artiste de vivre un projet sur lequel on vieillit avec le personnage. Le public est fidèle depuis autant d’années, il y a même des enfants qui ont grandi et qui, devenus parents, font découvrir la série à leurs enfants.
Cela marche tellement qu’une franchise de camping, basée sur celui de la série, s’est lancée et cartonne en France.
La réalité a rattrapé la fiction. C’est ce qui rajoute un côté magique et unique à cette aventure. Il n’y a pas de projet où une histoire fictionnelle a donné lieu au lancement d’une entreprise qui représente et symbolise ça. C’est un succès éclair et immédiat aussi, avec plus de 100 campings franchisés. C’est unique dans le paysage audiovisuel français. Et ça porte des valeurs positives de la série qui sont la générosité, la bienveillance, le partage. Et c’est rare en télévision.
Dans une autre vie, auriez-vous pu être gérant de camping?
C’est possible car j’ai été saisonnier dans un restaurant à Narbonne-Plage pendant plus de dix ans où j’ai connu tous les postes. La restauration me plaisait car on touchait au monde des vacances, avec un côté populaire. Il y a de moi dans le personnage de Tom, mais dans une autre vie j’avais travaillé dans des établissements scolaires en tant que pion, il y avait un travail social, d’écoute, d’empathie. On était la première oreille à entendre ce qu’il se passait dans la cour, à la maison, ce sont des choses qu’un gérant de camping peut faire.
Plus jeune, vous rêviez de quoi?
D’être acteur alors que je viens d’une famille de fonctionnaires. J’écoutais les disques de Coluche quand j’étais gamin, ça me fascinait d’entendre le rythme et la mélodie du sketch: une phrase, un rire, une phrase, un rire. J’ai vite adoré l’aventure collective, la troupe, le travail en équipe.
À quel moment avez-vous pris conscience que vous pouviez en vivre?
J’ai très peur de vieillir, physiquement, dans la tête. Et j’ai du mal à l’accepter et à l’assumer et, du coup, j’ai l’impression d’être toujours jeune dans ma tête mais j’ai une peur du lendemain qui est permanente. Ce que je vis va forcément s’arrêter un jour… C’est difficile de se dire qu’il s’agit d’un métier pérenne. J’ai vécu des choses incroyables mais peut-être que demain il y aura des périodes sombres.
Devenir réalisateur, comme sur ‘‘Camping Paradis’’, c’est venu comment?
C’est une envie qui est venue progressivement en vivant le plateau de l’intérieur. Un plateau de tournage peut être long pour les acteurs, alors soit on ne s’y intéresse pas du tout, soit on est curieux et on regarde le son, l’image, la lumière, la direction d’acteurs. À force d’en parler, parfois sous forme de blagues, l’opportunité s’est présentée à moi. On a fait un premier épisode, puis un deuxième, puis un troisième, etc. Et TF1m’a ouvert les portes de la quotidienne ‘‘Ici tout commence’’ dont je réalise aussi des épisodes.
Votre avenir pourrait-il uniquement se focaliser sur la réalisation?
Aujourd’hui, ce qui m’excite le plus sont les projets en tant que réalisateur, aller dans un autre registre que la comédie. L’idée de jouer d’autres choses m’attire aussi car un acteur a besoin de se renouveler.
Avez-vous peur d’être catalogué ‘‘Camping Paradis’’ uniquement?
Je suis catalogué ‘‘Camping Paradis’’, indéniablement. On est toujours ‘‘Monsieur quelque chose’’ à un moment de sa carrière, et tant que le projet dure, il est difficile de faire autre chose. Ce n’est pas grave, le jeu est comme ça, il faut l’accepter.
Que vous apporte de venir dans un festival comme Canneseries?
Les rencontres avec le public permettent d’enlever la froideur d’un chiffre d’audience. Ce qui est touchant quand on vient dans un tel festival c’est de voir que nous pouvons exister à côté de la dernière série à la mode. Il y a un public, fidèle, qui vient nous voir et on respecte cette fidélité. Il y a de la place pour tout en télévision. Quand une chaîne positionne des programmes pour un festival, on mise souvent sur les nouveautés, alors que TF1 mise sur nous, alors que la série roule, c’est un petit cadeau.
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