Convaincu que la Russie est dangereuse pour le monde entier, Yurii, un Ukrainien de 65 ans, s’est exilé à Perpignan pour être « plus utile à son pays ».
Yurii n’en pouvait plus de vivre chaque jour comme le dernier. Habitant une ville au sud de Marioupol, il a vécu un mois de guerre sans fin. « Insupportable. » Au point, un jour d’avril 2022, de monter en voiture avec un couple d’amis vers Lviv. « Je n’étais plus utile en territoire occupé ». Du moignon de son bras droit amputé, il écrase une larme. Ce bras, il ne l’a pas perdu durant les premiers assauts husses. À 10 ans, enfant, il est tombé sur un obus de la Seconde Guerre mondiale qui lui a explosé dans les mains. Le 24 février 2022, le handicap lui a interdit de prendre les armes contre les « envahisseurs ». Tant mieux. « Les guerres sont une torture pour moi, ma famille, mon peuple. Je suis un pacifiste qui subit la tyrannie d’un homme, Poutine, et de sa population. Les Russes ne sont pas tous devenus son bras armé certes, mais ils sont presque tous d’accord avec lui, ça fait mal », dénonce le sexagénaire aux yeux bleu acier surplombés d’un coquet chapeau de paille. Lui ne voulait pas de cette invasion. Jamais. « Mon pays est libre et doit le rester », enrage-t-il, entre espoir et nostalgie.
À Perpignan, où sa fille s’était réfugiée une semaine plus tôt, Yurii découvre « le paradis sur terre ». Une ville « enchantée » où il aime à se perdre dans les rues, déambuler dans le cœur historique. Pousser jusqu’à la fête de la Cerise à Céret ou encore au musée Dali de Figueres. Son téléphone connecté sur l’application « traducteur » toujours en poche. Professeur universitaire de langues étrangères, l’exilé parle couramment l’anglais et l’allemand, mais pas le français. « Je commence à m’y mettre pour faire un peu de business. Je veux travailler et gagner quelques sous pour rendre à la France un peu de tout ce qu’elle nous a apporté. »
Yurii est prêt à tout accepter. Aux Balkans, il a souvent changé de métier au gré des situations politiques.… « Je m’adapte », assure-t-il, actuellement dévoué aux associations locales d’aide humanitaire, Cataladon, Alliance Ukraine Occitanie et Secours populaire. Il a même postulé pour les JO de Paris 2024, ayant fait ceux de Moscou, à Kiev, en 1980 en qualité de traducteur. Sa demande a été refusée, trop tardive. Yurii est tout de même allé au Palais des rois de Majorque accueillir la flamme olympique en mai dernier.
Un chouïa fortuné en Ukraine, il a offert en partant presque tout son argent à l’armée de Volodymyr Zelensky. « Un don pour la victoire », clame-t-il. Or, la conquête tarde à poindre, la paix avec. Et l’Ukraine s’affaiblit. De 42 millions d’habitants avant la guerre, le pays ne compte plus que 23 millions de ressortissants, face à 145 millions de Russes. David contre Goliath. « On n’a pas le droit de révéler nos pertes pour ne pas démoraliser nos compatriotes, mais c’est peut-être pire », confie l’Ukrainien à la nouvelle devise : « liberté, égalité, fraternité ».
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