« Si ce paradis a été libéré, il faut imaginer qu’avant c’était l’enfer. » Élisabeth Bégot vient de faire paraître son premier livre, Normandie 1944 – Suisse normande, un paradis libéré.
Cet ouvrage est le fruit de plusieurs mois de recherches dans lequel elle revient sur la 59e division d’infanterie britannique du Staffordshire, l’impact de la guerre sur les civils et l’ampleur des destructions dans les communes de la Suisse normande.
Élisabeth Bégot, vous êtes Bretonne et vous vivez actuellement à Nîmes, dans le Gard. Pourtant votre premier livre porte sur la libération de la Suisse normande. Comment l’expliquez-vous ?
C’est un concours de circonstances. Si je me suis lancé dans l’écriture de ce livre c’est grâce au major Christopher Lowe. C’est un ami qui a 87 ans et qui a fait partie après la guerre de la division d’infanterie britannique du Staffordshire.
Elle est connue dans les livres d’histoire pour avoir participé aux combats de la Bataille de Normandie et pour avoir libéré la Suisse normande.
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Au départ, il m’a sollicitée pour traduire en français des passages de The hills of hell (Les collines de l’enfer), qui a été écrit entre autres par Philip Joslin pour le 80e anniversaire du Débarquement.
En octobre, nous sommes partis pour la Suisse normande. C’est là que j’ai découvert la beauté des paysages, la sérénité des lieux.
Là aussi que j’ai eu l’idée du titre du livre et que j’ai voulu y ajouter – une fois la traduction terminée – une partie sur les civils, ces victimes collatérales.
Sur la partie chronologique, comment se présente le livre ?
Cette partie retrace en effet chronologiquement, jour après jour, je dirais même heure après heure, la progression de la division après son débarquement le 25 juin 1944.
Dans cette partie, il y a des explications avec des documents d’archives sur les deux objectifs donnés à la 59e : établir une tête de pont sur l’Orne à Grimbosq, au pont de Brie, et la libération de Thury-Harcourt.
On peut suivre la progression des soldats à travers des photos montrant tous les villages libérés.
La géographie n’a pas dû faciliter l’avancée des soldats…
Non, et c’est pour cela qu’a posteriori ce moment a été appelé la Bataille des Collines. La progression a été rendue très difficile par les falaises et la nature très vallonnée. Les pertes ont été nombreuses autant du côté des Alliés que du côté allemand.
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C’est quand je me suis rendue sur place et visionné des films d’époque qui n’ont jamais été rendus publics que j’ai découvert l’horreur des combats.
« Normandie 1944 – Suisse normande, un paradis libéré » accorde aussi une place importante aux témoignages des civils.
Oui et c’est la première partie du livre. Lors de ma venue en Suisse normande, j’ai pu échanger avec deux personnes de Grimbosq qui avaient une dizaine d’années lors du Débarquement. Mais en me partageant leurs souvenirs, j’ai surtout eu le sentiment que ces gamins à l’époque vivaient une aventure, qu’ils ne se rendaient pas vraiment compte de ce qu’ils vivaient.
Par la suite, j’ai découvert le livre Thury-Harcourt et ses environs, 1939-1945. C’est le travail de deux professeurs d’histoire et de leurs élèves qui ont recueilli les témoignages de civils à l’occasion du 50e anniversaire du Débarquement, en 1994.
À l’intérieur, j’ai pu lire ce que les adultes ont vécu. C’étaient des personnes qui avaient très peu de moyens. Le peu qu’ils avaient était embarqué sur une charrette. Ils étaient eux-mêmes visés par les tirs des Alliés qui ne distinguaient plus les civils des ennemis.
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Le seul regret que j’ai c’est que ces témoignages ne soulignent que des faits, très peu de ressentis, d’émotions. Ça m’a manqué tant du côté des civils que du côté des militaires.
Quelles sont les autres difficultés auxquelles vous avez été confrontées ?
J’ai fait beaucoup de recoupements, j’ai retrouvé la chronologie à travers les différents témoignages, j’ai suivi pas à pas la progression de la 59e division.
Pour cela, Internet a été très utile. Pour retrouver les traces de ce que les civils mentionnaient, voir notamment si ça correspondait bien aux dates, aux lieux, si ça s’était bien passé comme raconté. Et les approximations étaient nombreuses.
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Je ne me suis pas contentée de reprendre des témoignages. Je voulais être sûre qu’il n’y avait pas d’erreurs. Je voulais éviter au maximum les « on-dit » qui déforment les faits.
Jean-Paul Lemaire, premier adjoint à la mairie de Grimbosq, et Micheline Guillerm, présidente de l’association des Amis de la 59e division du Staffordshire, m’ont beaucoup aidée dans ce travail de documentation et de vérification.
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