Tout a commencé dans les livres. Menuisier à l’origine, Valentin tourne un jour les pages de 3 bouquins qui vont changer sa vie. Il y découvre la permaculture, et des façons de cultiver plus éthiques, « sans faire de mal au sol ».
En 2023, il effectue une sorte de reconversion professionnelle après avoir acquis une maison et un terrain de 4 hectares à Montchauvet (Calvados). Cette année-là, il fait une saison de tests. Il se transforme en cultivateur. Seul, sans mécanisation, il met en pratique ce qu’il a lu. « Je suis amoureux de la nature », explique-t-il. C’est pourquoi, il lui est apparu normal que ses plantations se développent « en symbiose totale avec la nature sur tout le terrain ». Dans le Sud de la France, il trouve des semences paysannes, bien loin des graines du commerce traditionnel. Ces graines sont récupérables et gages de variété de légumes anciens.
« Les insectes qui mélangent »
Dans un premier temps, le gros du travail a consisté à créer les zones de permaculture. « Il s’agit d’ajouter de la matière sur le sol. C’est un compostage de surface et ce sont les insectes qui mélangent. Avant de nourrir la plante, je nourris le sol », confie-t-il en soulevant la terre d’une bute aujourd’hui prête à accueillir des plants. Le résultat est aujourd’hui bien visible. D’autant plus visible que ce perfectionniste ne manque pas d’imagination. En effet, en haut de sa prairie devenue culture, il a créé un mandala avec les zones de permaculture. Le dessin est si grand qu’il est difficile de l’apprécier du point de vue du sol.
Produire en permaculture, c’est quoi ?
Depuis quelques années maintenant, la méthode de production en permaculture se développe en France, notamment chez les maraîchers bio.
Élaborée en Australie à la fin des années 1970 par Bill Mollison et David Holmgren, la permaculture a pour objectif de concevoir des installations humaines qui fonctionnent, autant que possible, comme les écosystèmes naturels, sans travail mécanique du sol ni engrais ni pesticides de synthèse.
C’est également une démarche éthique et une philosophie qui s’appuient sur trois piliers : prendre soin de la Terre, prendre soin des humains et partager équitablement les ressources.
Le principe de la permaculture est de favoriser et valoriser les ressources renouvelables, afin de préserver les ressources non renouvelables. C’est l’aménagement et les interactions de la biodiversité qui permettent une agriculture écologique et efficace.
Des cultures intermédiaires
Mais Valentin Guillouet n’est pas un illuminé, bien au contraire. Il a installé 800 m2 de serres, un peu plus loin pour ses plants de légumes et de fleurs. À l’intérieur, même démarche, de la permaculture et des cohabitations naturelles et bonnes pour les cultures comme l’association des fraisiers avec de l’ail.
À côté, dans une autre parcelle, ce sont des cultures intermédiaires qui se développent. Des rangs de légumes séparés par des arbres fruitiers. Tout ça pour que l’écosystème soit au top. Il pointe du doigt des fleurs qui attirent certains insectes comme prévu. Il est aux anges de montrer que végétation et faune sont interdépendants, importants les uns pour les autres.
Tout est interconnecté comme dans une forêt
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Et son engagement s’inscrit dans la durée puisqu’il a aussi lancé la création d’une forêt nourricière. Dans un pré réservé aux vaches avant, où il restait quelques arbres, il a fait des plantations avec pour objectif d’atteindre un écosystème parfaitement autonome. La végétation doit s’y développer sans le moins possible d’intervention humaine. Là encore, des connaissances du sol, des espèces sont nécessaires, sachant que l’objectif est aussi d’obtenir des plantes comestibles.
Après ce long travail de l’ombre, Valentin a décidé d’ouvrir les portes de son petit paradis.
L’occasion de découvrir ce travail hors du commun et de collecter des conseils, même culinaires, car beaucoup des 200 fleurs différentes cultivées sur place sont comestibles. D’ailleurs le Manoir de la Pommeraie à Roullours, les utilise déjà.
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