Sur la boîte aux lettres, le logo colle toujours. Dessus, les visages d’enfants souriants entourés d’une plage où l’eau cristalline lèche le sable blanc. La forme de l’île de Madagascar sert de cadre. « Sambava, ça a représenté 13 années de ma vie », déclare Yves Marie Vallée.
Sambava a permis de scolariser plus de 800 enfants malgaches
En 2022, cet ancien agriculteur quitte la présidence de l’association qu’il a lancée en 2009. Sambava participe à la scolarisation de plus de 800 enfants de cette ville pauvre située au nord-est de Madagascar.
Après plusieurs mois en sommeil, l’association renaît en octobre 2023 grâce à quelques habitants de Terres-de-Druance sous le nom de Sambava Mad’actions.
Yves Marie fait toujours partie de l’aventure, mais il est aujourd’hui en charge des relations extérieures. « Ce partage des actions et des responsabilités me permet de bichonner mon jardin », partage le retraité.
Maintenant qu’il a un peu plus de temps pour lui, comment s’occupe cet homme au grand cœur ?
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Un terrain vague transformé en verger
Pour cela, il faut se rendre derrière sa maison située à Saint-Jean-le-Blanc (Calvados), dans son jardin de 1 500 m2, qui était auparavant un terrain vague. Yves Marie l’a transformé en petit paradis d’Éden où nature et poésie s’entremêlent.
Pommiers, arbres à kiwi… « Ça m’a pris une dizaine d’années pour le mettre en état. Quand on est régulièrement à l’autre bout du monde pour aider les gens dans le besoin, on a peu de temps pour ça », poursuit-il tout en montrant des rondins de bois suspendus aux branches sur lesquels des citations et des oiseaux ont été gravés par pyrogravure.
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« Depuis que je suis à la retraite, je veux redécouvrir cet espace. En parallèle, j’ai appris à sculpter, à peindre, à modeler sur tous les supports. » Le résultat prend la forme d’un circuit où sont installées les différentes créations d’Yves Marie.
« J’aime créer de mes mains »
Derrière un magnifique albizia en forme de parapluie, les singes de la sagesse sont figés dans l’argile. « Le modelage a été une découverte incroyable car j’aime créer de mes mains, y transformer la matière. » Une technique qui a aussi été utile pour façonner « bloc par bloc » une fontaine aujourd’hui exposée à côté de la terrasse.
Une exposition en réflexion
Dans cette nouvelle quête du Beau, Yves Marie est accompagné par deux amis artistes, Barbelo et Olivier Rosenthal, anciens marins pécheurs qui ont tout quitté pour la capitale, où ils se sont fait une place dans le cercle très fermé des artistes parisiens.
Tous deux diplômés des Beaux-Arts, certains de leurs tableaux sont d’ailleurs présentés dans le jardin.
« On a très vite repéré son potentiel. Il a certes besoin de travailler à partir de modèles, mais son habileté est impressionnante », confie Barbelo qui a déjà exposé ses œuvres à la ferme d’Escures que l’humanitaire a créé en 2009.
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Les trois amis réfléchissent désormais à faire découvrir leurs créations au grand public. « Nous voulons garder l’esprit d’amitié qui nous lie. Exposer tous les trois serait un bel accomplissement. »
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