Le premier sexshop n’a pas ouvert à Pigalle, même si on aurait pu imaginer le quartier chaud de Paris en précurseur du sexe dissimulé. L’arrivée de ces boutiques spécialisées est tardive : c’est en 1962 que le concept naît, en Allemagne. Mais sous la butte Montmartre, la luxure va bon train depuis le XIXe siècle, dans les bars, les cabarets et autres établissements de nuit, qui regroupent adeptes de la chair et gangsters parisiens.
En 1881, Le Chat Noir ouvre ses portes rue Rochechouart. C’est un rade minuscule dans lequel étudiants, poètes, écrivains et prostituées se côtoient. Tous s’inspirent les uns des autres et la mode du café-concert, bercé de chants et noyé dans l’alcool, prend racine dans ce quartier encore rural de la capitale.
Lire aussi >> Culture sexe : ce livre du Moyen-Âge parlait déjà d’orgasme féminin et de préliminaires
Pigalle, entre beuveries et effeuillage
Plus tard, le Divan Japonais accueille une clientèle plus bourgeoise, dans un décor japonisant (dans les années 80, il deviendra un cinéma pornographique). L’établissement change plusieurs fois de propriétaire et accueille à la fin du siècle des spectacles d’effeuillages raffinés, joués notamment par l’actrice Blanche Cavelli. Cachée par un paravent, elle se déshabille dans la pièce « Le coucher d’Yvette », tout en ombres chinoises. Censure oblige, le spectacle est bientôt réservé aux clients conviés sur invitation. Ce n’est pas le premier lieu de débauche : quelques années plus tôt, les premiers strip-teases avaient déjà vu le jour, passage de l’Opéra. En pleine période de Belle Époque, l’ambiance est à la fête dans le quartier populaire du Nord de Paris et ce désir de fête se cristallise avec l’ouverture du Moulin Rouge en 1889.
Pensé pour attirer les hommes d’affaires et autres puissants, le lieu spectaculaire se spécialise dans les spectacles variés, du cirque à la danse en quadrille, devenue le légendaire french cancan. Après les ailes du moulin qui surplombent le boulevard de Clichy, une salle tamisée puis un jardin, dans lequel trône un éléphant en plâtre géant, ramené de l’exposition universelle et dans lequel performe une danseuse du ventre. En 1900, deux salles apparaissent : le Little-Palace et les Folies-Pigalle, qui proposent des tableaux lascifs de nu intégral, jugés « lubriques » à l’époque. Jusque dans les années quarante, la prostitution est courante dans les rues de Pigalle, les maisons-closes aussi, naturellement. On y trouve des hôtels de passe, qui riment avec proxénétisme et banditisme. Les filles de joie se font de plus en plus rares dans le quartier, surtout parce qu’en 1946, on fait fermer tous les lupanars.
Les sex-shops, emblème en déclin
La libération sexuelle des années soixante-dix signe l’apparition des premiers sexshops, de la vente de films pornographiques, puis des liveshow, ces spectacles montrant des couples en train de faire l’amour sur scène. La vente de pornographie légale individualise les relations à Pigalle. On ne vient plus pour trouver de la bonne compagnie le temps d’une passe ou d’un spectacle, mais s’octroyer un plaisir solitaire, dans une cabine ou une salle de cinéma ombragée. L’essor des sex-shops, nés après les années soixante, connaît un déclin.
Si l’on en recense 132 en 2003, seuls 65 subsistent en 2023 selon « Le Parisien ». Depuis les années 2000, l’apparition d’Internet et la disparition des DVD ou des cinéma porno, on ne consomme plus le sexe de la même manière. Ce tournant technologique a mis au défi les tenanciers de ces lieux érotiques, symboles pourtant éternels du quartier.
Aujourd’hui, les sexshops, cinéma ou clubs du quartier, rivalisent avec les sites de e-commerce et sont devenus des lieux touristiques qui attirent surtout les curieux. Les revues mythiques du quartier, elles, gardent pour certaines leur aura mais se sont départies de leur réputation sulfureuse, pour devenir des attractions très « frenchy » destinée aux visiteurs.
Cette chronique est produite du mieux possible. Pour toute observation sur cet article concernant le sujet « Le paradis » merci d’utiliser les coordonnées indiquées sur notre site internet. Le site le-paradis.net a pour but de créer diverses publications sur le thème Le paradis éditées sur le net. Cet article parlant du thème « Le paradis » fut trié sur internet par les rédacteurs de le-paradis.net Très prochainement, nous présenterons d’autres informations pertinentes sur le sujet « Le paradis ». En conséquence, consultez de façon régulière notre site.