Le camping de la Régnière est installé au milieu des prés et des bosquets, à Villette-d’Anthon, en Nord-Isère. « C’était notre petit coin de paradis, il va y avoir des larmes le jour où il va tout falloir laisser et partir », regrette Martie-Christine, propriétaire d’un mobil-home ici depuis 18 ans. Le 30 novembre prochain, le camping détenu par le groupe Capfun va fermer ses portes pour l’hiver et cela marquera la fin des contrats de location de parcelles à l’année. Un changement de politique commerciale explique les propriétaires, qui se retrouvent contraints de partir et vont perdre des milliers d’euros.
Un mobil-home pour résidence principale
« Je ne sais pas trop où j’irai », dit Jeannot, pensif. Il vit dans ce camping à l’année, depuis 35 ans. « Je trouverais bien une solution, avec les amis… ou autre ». Comme lui, une petite dizaine de personnes ont fait de leur mobil-home leur résidence principale, certaines parce qu’elles ne peuvent pas payer un autre logement. Le chalet de Jeannot est ancien, il s’attend à ne rien toucher en dédommagement car même pour les mobil-homes les plus récents, les pertes sont énormes. « Même les gens qui ont acheté des chalets 50.000 euros il y a trois ou quatre ans, Capfun leur donne 4.500 euros pour partir », assure-t-il. « Les gens perdent 40.000 balles d’un seul coup, dans le meilleur des cas ! »
Pour ceux qui ont investi ici pour profiter du cadre pendant des week-ends, des vacances puis leur retraite, cette situation passe très mal. « C’est 46.000 euros que j’ai investi il y a dix ans et aujourd’hui, ça ne vaut plus rien », s’énerve Jean-Louis. Vendre un mobil-home sans emplacement est très compliqué, tout comme le déplacer. Il est d’autant plus écœuré que selon lui, Capfun a augmenté tous les ans les loyers des terrains. « C’est une machine à fric, c’est tout ! Ils ne sont pas là pour nos beaux yeux ! » En tout, une vingtaine de personnes sont concernées parce qu’elles considèrent comme une sorte d’expulsion.
Les propriétaires alertés sur ce changement dès 2020
Dans un communiqué, le groupe indique qu’il examinera chaque cas individuellement sous 15 jours. Capfun rappelle également que les propriétaires ont été prévenus dès 2020 de l’arrêt des locations des parcelles à l’année en mettant en avant la « hausse des charges pour les entreprises », mais en n’apportant pas de précisions sur le changement de politique commerciale évoqué par les propriétaires.
Il y a quatre ans, Marie-Christine et ses voisins se sont battus pour gagner un peu de temps. Aujourd’hui rassemblés dans un collectif baptisé « Les Expulsés de La Régnière », ils sont pessimistes. Une conciliation a eu lieu au début du mois de septembre 2024 pour obtenir un nouveau délai. « Malheureusement, les propositions qu’on a faites et qui ont été entendues par les deux représentants de Capfun, n’ont pas eu de suite car on n’a jamais, jamais, jamais eu le moindre courrier, la moindre réponse », déplore Marie-Christine, présidente de ce collectif.
Elle dénonce des ventes de mobil-homes encouragées par le camping en 2020 selon elle, alors que ce changement de politique était déjà annoncé. « Ça va de 20, 25.000 pour un mobil-home d’occasion à 60.000 euros. Ce sont des gens qui se sont endettés et qui ont vu leur rêve, parce que c’est un petit peu un rêve de passer sa retraite ici, complètement laminé par cette procédure. » Le collectif a fait appel à l’avocat de l’association Familles Rurales Mobil-Home pour l’accompagner dans ses démarches face à Capfun.
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