Mille cinq cent. C’est le nombre de privilégiés qui ont assisté à l’une des trois représentations de From England with love à Cavaillon. La Scène nationale de la Garance, en coproduction avec l’opéra Grand Avignon, avait invité la compagnie londonienne de Hofesh Shechter, dieu vivant mondial de la danse contemporaine s’il en fut. Huit de chut. Ils sont huit danseuses et danseurs, moins de 25 ans, à avoir été retenus par Shechter parmi 1200 candidats afin de pérenniser en tournée ce spectacle trois ans d’âge. De quoi s’agit-il au juste ? D’une caresse prodiguée à la perfide Albion ? D’une déclaration d’amour qui tutoie le tumulte et la félicité, l’âpreté et la mélodie du bonheur version outre-Manche ? Tout Shechter est ici résumé dans cette carte postale de soixante minutes haletantes, qui alterne une transe quasi tribale en groupe, (certainement là où le chorégraphe nous séduit le plus) et solos aériens d’une poésie insensée. Dès les premières secondes, comme un jeu de mains au ralenti, les lumières obscures et éblouissantes de Tom Visser strient ces virtuoses du mouvement. Un orage survient, le lâcher prise prend le pouvoir, dans des séquences rythmées par une musique tantôt électro, tantôt quasi religieuse. C’est acquis d’emblée, le maître ne nous octroiera aucune seconde de répit. A sa manière, très personnelle, l’artiste parle de son Angleterre, où il s’est installé voilà vingt ans. Il raconte les lycéens en tenues strictes chez qui sourd la révolte, évoque la remuante histoire coloniale de l’Empire, s’amuse du salut iconique et dérisoire de la feue Queen. Affirmer que le narratif codifie la pièce serait exagéré. Mais la théâtralité qui prédomine dans les spectacles de Shechter est ici portée au firmament, des larmes jusqu’au poing levé. C’est une quête de sens, de liberté, un désir de tout transcender. Forcément, à la fin de l’envoi, il nous touche. Et le public se lève comme un seul homme, ou plutôt comme un seul danseur. Qu’on soit néophyte ou spécialiste de danse, Hofesh Shechter a cette propension à s’adresser à tous, dans une universalité des émotions. Une heure au paradis c’est toujours soixante minutes de volées à notre quotidien.
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