Bordeaux : les Disques du Paradis vont faire Relâche au square Dom Bedos

Il faut avoir une sacrée foi pour monter une maison de disques au XXI^e siècle. Pierre Jonathan ne croit pas forcément aux miracles mais sa dévotion pour la musique du diable ne peut pas être remise en cause. Alors, parce que l’idée grenouillait dans son cerveau, ce Bordelais s’est lancé dans l’aventure et a monté son propre label, les Disques du Paradis. « Je ne suis pas musicien mais…

Il faut avoir une sacrée foi pour monter une maison de disques au XXI^e siècle. Pierre Jonathan ne croit pas forcément aux miracles mais sa dévotion pour la musique du diable ne peut pas être remise en cause. Alors, parce que l’idée grenouillait dans son cerveau, ce Bordelais s’est lancé dans l’aventure et a monté son propre label, les Disques du Paradis. « Je ne suis pas musicien mais j’ai toujours été un passionné de musique. C’est vrai, l’idée me trottait dans la tête depuis un bon moment. C’est au décès de Philippe Couderc [le fondateur du label bordelais Vicious Circle, NDLR], un ami proche, que j’ai décidé d’y aller, avec cette volonté d’apporter humblement ma pierre à l’édifice du rock bordelais. »

La matière ne manque pas. Et Pierre tape dans le mille d’entrée avec TH Da Freak. Le groupe (familial) de Thoineau Palis a donné un coup de boost à la scène bordelaise, en intégrant la liste très fermée des groupes de rock indépendant français qui comptent. En 2022, l’album « Coyote » s’attire les louanges justifiées de la presse spécialisée. « Thoineau avait mis en ligne, sur son Bandcamp, des morceaux qu’il avait enregistrés seul dans sa chambre. J’ai adoré et je l’ai contacté. J’étais frustré de savoir que ces sons, sans support physique, ne rencontrent pas un public plus nombreux… Thoineau, qui était en pleine tournée de ‘‘Coyote’’, a promis de me recontacter. Et il l’a fait. »

Derrière, tout va très vite. Le label parisien de TH Da Freak, Howlin’Banana Record, donne son accord aux Disques du Paradis tout juste naissants et met en relation le Bordelais avec un distributeur solide, Modulor Music. Les chansons de TH Da Freak sont mastérisées chez Stéphane Teynié, à Mérignac. Et en juin 2023, « Indie Rock », nouvel album de TH Da Freak coproduit avec Howlin’Banana et le collectif bordelais plein d’énergie Flippin’Freaks, trouve sa place dans les bacs et dans les chroniques dithyrambiques des médias rock.

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Catalogue enrichi

« On a sorti 300 vinyles, dont 100 splatter [motif en éclaboussures, NDLR] orange et transparent. Mais aussi des CD parce que je fais partie de ceux qui croient encore à ce format. Je n’ai pas monté ce label pour faire de l’argent, j’ai un métier à côté, ce qui nous permet de sortir des vinyles à des prix décents, une vingtaine d’euros maximum. Mais globalement, le vinyle est devenu un produit onéreux, les coûts de pressage ont explosé… C’est pour cela que j’ai la conviction que le CD n’est pas dépassé, parce qu’il reste un produit bien moins cher que le vinyle. »

Depuis ce premier joli coup, Les Disques du Paradis ont vu leur catalogue s’étoffer raisonnablement. Avec des groupes qui ont grandi dans le port de la Lune (Quiche My Ass, Lemon Rose, Opinion, Pretty Inside, Heartbeeps, Tacoblaster) et même ailleurs (les Parisiens de Pop Crimes). « Ce qui compte, c’est la rencontre. Il faut que la musique me parle mais aussi que ceux qui la jouent me touchent humainement ».

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Samedi 13 juillet, à l’invitation d’Allez les Filles et de leur boss Francis Vidal, quatre groupes signés sur les Disques du Paradis feront le bonheur du festival Relâche au square Dom Bedos. Pierre sera à la table du merchandising, les oreilles en éveil, certainement habité par la douce sensation d’avoir, comme il le souhaitait, contribué à faire émerger une jeunesse bordelaise pétrie de talent.

Festival Relâche, samedi 13 juillet, au square Dom Bedos, à partir de 19 heures, avec Th Da Freak, Pretty Inside, Lemon Rose et Quiche My Ass. Tarif : 5 euros, gratuit pour les adhérents.