Mais protéger les animaux n’était qu’une première étape. « Pour préserver des prédateurs, vous devez reconstituer leur population. Mais si vous y parvenez, ils recommencent à manger les gens et tout le monde veut s’en débarrasser. Vous ne pouvez pas amadouer les crocodiles », résume ce responsable.
Coexistence pacifique
Selon Charlie Manolis, expert en crocodiles de l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN), il fallait, dans les années 1980, que les gens prennent d’abord conscience de la valeur de ces animaux pour apprendre à les tolérer comme voisins.
Le cuir obtenu est très prisé des marques de luxe comme Hermès ou Louis Vuitton
Une campagne pour la sécurité, avec des panneaux le long des rivières et des transferts de prédateurs hors des zones densément peuplées, ont contribué à une coexistence plus pacifique avec les habitants. Une récolte autorisée des œufs sauvages a aussi été mise en place dans le territoire du Nord. Les propriétaires terriens, dont beaucoup d’Aborigènes, étant rémunérés pour ces œufs collectés sur leurs terres à destination des fermes d’élevage, qui fournissent l’industrie du cuir.
Quelque 70 000 œufs et 1 400 crocodiles peuvent, ainsi, être prélevés dans la nature chaque année. « Beaucoup de gens travaillent grâce aux crocodiles », notamment dans l’élevage et le tourisme, insiste le responsable du programme de conservation. Les experts estiment que l’élevage de crocodiles rapporte plus de 100 millions de dollars australiens (61 millions d’euros) par an au territoire, qui est le plus grand producteur de peaux d’Australie. Le cuir obtenu est très prisé des marques de luxe comme Hermès ou Louis Vuitton. Une stratégie qui a contribué à sauver l’espèce de l’abattage massif, selon Charlie Manolis.
« Mangeur de bétail »
« J’étais dans l’exploitation minière, puis j’ai été mère et, maintenant, je suis gardienne de crocodiles », relate en souriant Jess Grills, 32 ans, tout en conduisant un bateau sur une rivière artificielle du parc Crocodylus, une attraction touristique près de Darwin.
« Soyons réalistes, le WWF n’a pas de crocodile sur son logo. C’est un panda »
Le parc, fondé par Grahame Webb, est un « paradis » pour les « crocodiles à problèmes », des animaux retirés de la nature car ils représentent un danger pour la population ou ont tendance à attaquer le bétail. « Vous ne pouvez pas dresser un crocodile, mais vous pouvez le transférer dans un endroit où il ne posera pas de souci », explique la gardienne tout en attachant une pièce de viande à une longue perche qu’elle balance au-dessus de la surface de l’eau.
Aussitôt, le museau vert de Prince, un crocodile connu comme « mangeur de bétail », émerge avec ses yeux brillants. Soudain, la bête saute à la verticale, les mâchoires grandes ouvertes, avant de les refermer sur la chair et de retomber dans l’eau.
Un spectacle qui fait passer un message clair aux visiteurs : méfiez-vous des endroits où ces bestiaux chassent et vivent. « Il faut toujours supposer qu’il y a un crocodile dans l’eau, quoi qu’il arrive », relève Jess Grills. À mesure que la population des crocodiles grandit et que des individus plus grands se multiplient, les attaques, bien que rares, risquent d’augmenter, abonde Charlie Manolis. Vaincre une peur ancrée depuis « un million d’années » tout en poursuivant ce programme de protection de l’espèce est un vaste défi, souligne-t-il. « Soyons réalistes, le WWF n’a pas de crocodile sur son logo. C’est un panda. »
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