C’est un endroit singulier, où le temps semble s’être arrêté. Situé à seulement 1h15 de Perpignan, à quelques kilomètres de la frontière, le village catalan de Molinàs (Espagne) est sorti de terre au XVIIIe siècle. Trois cents ans plus tard, la nature a repris ses droits et les maisons des anciens paysans sont désormais à l’abandon.
Molinàs, « le paradis oublié »
Construit entre deux ruisseaux (le Rec de Sant Miquel et le Torrent de l’Infern), le hameau de Molinàs est aujourd’hui intégré au territoire de la commune de Colera, entre Portbou et Llançà. Il se trouve à seulement un kilomètre de la frontière des Albères et à quatre de la Méditerranée.
Végétation à l’état sauvage, vieilles pierres qui témoignent d’une époque lointaine… Preuve de la beauté des paysages, le site est surnommé « le paradis oublié » par de nombreux randonneurs.
Le village vivait grâce à la vigne et aux olives
Jadis, Molinàs était peuplé de paysans. La culture de la vigne, la récolte d’olives et les moulins à farine (d’où le nom « Molinàs ») constituaient les principales activités économiques de ce minuscule village.
À sa fondation, on y recensait une trentaine d’habitants. La population de la commune n’a cessé de croître au fil des décennies. Le « pic » est atteint au début du XXe avec un peu moins d’une centaine de personnes.
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Pourtant, dès le XIXe siècle, le déclin économique se fait sentir. Après des années à profiter d’une terre fertile, les agriculteurs enchaînent les calamités dans ce petit coin de paradis agricole. Le phylloxéra (un insecte qui fait partie de la variété des pucerons) ravage la vigne. Le début des ennuis…
Un spot connu des randonneurs catalans
C’est véritablement le XXe siècle qui sonnera le glas du village. Après avoir été utilisé comme refuge pendant les bombardements de la Guerre civile, Molinàs essaie de continuer à vivre grâce à la culture des oliviers. Malheureusement, les terribles gelées de 1956 tuent les derniers arbres. Sans vigne ni olive, les habitants doivent partir.
Il faudra attendre les années 80 pour voir le village totalement abandonné. Aujourd’hui, il n’y a plus aucun habitant à Molinàs. Pour autant, les lieux sont rarement déserts. On l’a dit, de nombreux randonneurs s’y rendent pour admirer les constructions qui ont su résister aux affres du temps.
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Les plus motivés pourront marcher une demi-heure de plus pour rejoindre les ruines du château de Molinàs. Au départ de Colera, la balade est longue d’un peu plus de 12 kilomètres. Elle s’adresse à tout type de randonneurs. Même aux novices.
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